Nous Syndiqués au SNUDI-FO 71 réuni le 12 novembre en Assemblée Générale décidons de faire un appel en direction des personnels du 1er degré car nous ne pouvons accepter les propositions du budget 2025.
Dans le cadre de ce budget et des 60 milliards d’économies à réaliser sur le dos des salariés et des services publics, après l’annonce de 4000 suppressions de postes à l’Éducation nationale, le ministre de la Fonction Publique parle de « responsabiliser les agents » ! Le gouvernement Macron-Kasbarian-Barnier prévoit d’allonger de 1 à 3 jours le délai de carence pour les fonctionnaires et de réduire de 100 à 90% le traitement indiciaire perçu pendant des arrêts maladie ordinaire.
Mais ce n’est pas tout !
Le gouvernement confirme également le blocage de la valeur du point d’indice pour 2025 alors que les collègues ont déjà perdu 28,5% de pouvoir d’achat depuis 2000 et supprime même la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) dont pouvaient bénéficier certains personnels dont la rémunération stagnait.
Depuis, devant le tollé syndical, il semblerait qu’il renonce provisoirement au projet de la loi Fonction publique de son prédécesseur Stanislas Guérini (suppression des différentes catégories A, B, C. entre autres)
Par ailleurs, les fonctionnaires ne peuvent pas être désignés responsables de la dette ; d’une part la Fonction Publique n’a pas vocation à la rentabilité et d’autre part elle demeure le ciment de la cohésion sociale. Si cette politique est maintenue, la cohésion sociale déjà bien mise à mal ne pourra être préservée faisant ainsi le lit de l’extrême droite.
Il ne faut pas oublier que pour maintenir les dizaines de milliards d’euros de cadeaux fiscaux et d’exonérations de cotisations sociales au patronat, le gouvernement va chercher ses économies ailleurs : dans les poches des malades, quitte à stigmatiser et culpabiliser les fonctionnaires !
Et n’oublions pas non plus que ces mesures austéritaires, les suppressions de postes, les attaques contre les statuts et la Fonction publique, etc. sont dictées par un gouvernement minoritaire, illégitime composé de ministres dont les partis ont été balayés aux élections législatives , avec un président au plus bas dans les sondages.
Nous devons profiter de cette fragilité. D’autant plus que les salariés veulent toujours l’abrogation de la réforme des retraites – comme l’a rappelé la salle comble lors du meeting FO du 26 octobre – et préserver la Sécurité Sociale qui est dans la ligne de mire également.
Nos conditions de travail se détériorent d’années en années et pourtant ce gouvernement veut sanctionner les fonctionnaires qu’il a rendu malades ! Car c’est bien la politique menée par les gouvernements successifs qui est la principale responsable de la dégradation de la santé des agents : suppressions de postes, contre réformes (inclusion systématique, évaluation PPCR…), absence de médecine de prévention… alors même que la cour des comptes reconnaît que les personnels de l’Éducation Nationale ne sont pas plus absents que les autres salariés.
Les mesures proposées sont honteuses et scandaleuses car les conditions de travail seront intenables avec les 3 155 suppressions postes d’enseignants envisagées pour la rentrée 2025 dans les écoles : cela signifierait en effet des classes plus chargées, moins d’enseignants remplaçants, moins d’enseignants spécialisés… Et tout cela dans une situation déjà intolérable pour les personnels, confrontés à des conditions d’exercice toujours plus difficiles, notamment en raison des conséquences de l’inclusion systématique et du manque de places dans les établissements sociaux et médico-sociaux pour accueillir les élèves qui ont besoin de ces structures !
Nous faisons nôtre Les revendications de notre fédération la FNEC FP-FO :
- Annulation des 4000 suppressions de postes et création de tous les postes nécessaires ;
- La défense de l’enseignement spécialisé et adapté ; Le maintien et la création des places dans les établissements sociaux et médico-sociaux ; Le retrait du décret visant à généraliser l’externalisation des ESMS ; Le recrutement d’enseignants spécialisés et d’AESH ; Un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH ; Le retrait de l’acte 2 de l’École inclusive ; l’abandon des PAS, des PIAL et des DAR ; La reconnaissance, sécurisation et revalorisation de tous les professionnels en lien avec la scolarisation des élèves en situation de handicap : enseignants et éducateurs spécialisés, personnel médico-social, interprètes et interfaces en LSF, codeurs en LfPC… sans oublier les missions administratives et techniques supports !
- Reconnaissance par le salaire de notre travail avec la revalorisation immédiate de 10 % de la valeur du point d’indice, et l’ouverture de négociations pour un rattrapage des pertes subies depuis 2000, à hauteur de 28,5 % ; Intégration des primes dans le traitement indiciaire ; Suppression de toute individualisation des salaires notamment le PACTE et de toute forme de salaire au mérite ;
- Abrogation de la réforme des retraites ;
- Abandon du projet des 3 jours de carence et du traitement à 90 %.
Ces mesures gouvernementales, d’une brutalité inouïe, appellent une réponse à la hauteur de cette agression : pas une nouvelle journée d’action pour protester, pas une manifestation sans lendemain, mais la grève, la grève pour gagner, la grève jusqu’à satisfaction.
Nous invitons donc tous les collègues AESH et PE à en discuter dans toutes les écoles afin de se mobiliser pour riposter.
Nous mandatons le SNUDI-FO 71 et la FNEC FP-FO 71 pour réunir l’intersyndicale la plus large possible et discuter de la grève jusqu’à satisfaction.
Adopté à l’unanimité.
Mise en place de 3 jours de carence et indemnisation des jours d’arrêt maladie à 90% : des conséquences inacceptables !
Quelques exemples:
Nadia est professeur des écoles classe normale 8ème échelon. Son arrêt maladie est de 10 jours. Jusqu’à présent, avec le jour de carence, cet arrêt lui coûtait 80,27 € Avec les mesures gouvernementales (trois jours de carence et indemnisation des jours d’arrêt maladie à 90% plutôt qu’à 100%), cet arrêt lui coûterait 297,02€ Une perte de 216,76€ !
Louise est professeur des écoles hors-classe 3ème échelon, affectée en REP+. Son arrêt maladie est de 2 mois. Jusqu’à présent, avec le jour de carence, cet arrêt lui coûtait 107,49 € Avec les mesures gouvernementales (trois jours de carence et indemnisation des jours d’arrêt maladie à 90% plutôt qu’à 100%), cet arrêt lui coûterait 937,50 € Une perte de 830,01€ !
Franck est professeur des écoles classe exceptionnelle 4ème échelon, affecté en REP. Son arrêt maladie est d’un mois. Jusqu’à présent, avec le jour de carence, cet arrêt lui coûtait 119,16 € Avec les mesures gouvernementales (trois jours de carence et indemnisation des jours d’arrêt maladie à 90% plutôt qu’à 100%), cet arrêt lui coûterait 679,32 € Une perte de 560,16€ !
Cindy est AESH 5ème échelon. Son arrêt maladie est de trois semaines. Jusqu’à présent, avec le jour de carence, cet arrêt lui coûtait 36,05 € Avec les mesures gouvernementales (trois jours de carence et indemnisation des jours d’arrêt maladie à 90% plutôt qu’à 100%), cet arrêt lui coûterait 173,15 € Une perte de 137,10 € !